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Face à Cameron, Van Rompuy prêt à organiser un vote pour ou contre Juncker

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David Cameron et Herman Van Rompuy, le 23 juin à Londres. Justin Tallis/AFP

David Cameron et Herman Van Rompuy, le 23 juin à Londres. Justin Tallis/AFP

La tension monte à l’avant-veille du Conseil européen des 26 et 27 juin. En dépit du forcing de David Cameron, chefs d’Etat et de gouvernement prévoient de nommer Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, au deuxième jour du sommet, vendredi. Mais le premier ministre britannique est prêt à tout pour bloquer la manœuvre. D’après le quotidien The Times de mardi 24 juin, il envisagerait même d’utiliser une véritable « bombe atomique » en invoquant le « compromis de Luxembourg » pour retarder le choix du successeur de José Manuel Barroso.

Ce compromis, introduit afin de ramener la France à la table des négociations après la crise de la "chaise vide" provoquée par le général de Gaulle en 1965, permet à un Etat de demander le report d’une décision contraire à ses intérêts vitaux. « C’est une option, plus qu’une menace réelle », nuance une source britannique. « Cela ne marchera pas », rétorque un proche du président du Conseil européen.

A ce stade, David Cameron agite surtout la menace d’un vote pour ou contre Juncker. Il en a fait la demande officielle lors d’un tête à tête électrique avec M. Van Rompuy, à Londres, lundi. Isolé dans sa croisade anti-Juncker, David Cameron « considère qu’il est important que chaque dirigeant prenne position clairement quand des principes aussi déterminants sont en jeu : accorder de nouveaux pouvoirs au Parlement à travers un compromis d’arrière-cour », explique-t-on du côté britannique.

David Cameron et Herman Van Rompuy, le 23 juin à Londres. Justin Tallis/AFP

David Cameron et Herman Van Rompuy, le 23 juin à Londres. Justin Tallis/AFP

Un tel vote serait une grande première en matière de nomination, un sujet sensible sur lequel les gouvernements européens recherchent en général le consensus avant de prendre une décision. Le président du Conseil européen a cependant indiqué mardi 24 juin aux ministres des Affaires européennes, réunis au Luxembourg, qu’il était prêt à faire voter chefs d’Etat et de gouvernement pour ou contre Juncker.

D’après ses consultations, l’ancien président de l’Eurogroupe, adoubé par Angela Merkel et François Hollande, dispose d’ores et déjà d’une large majorité parmi les membres du Conseil. En échange de leur soutien, les dirigeants socialistes revendiquent la succession de Catherine Ashton au poste de haut représentant pour les Affaires extérieures. Ils demandent aussi de placer l'un des leurs à la présidence du Conseil européen, quand Van Rompuy devra céder sa place fin novembre. Un jeu d'équilibre politique qui devrait être évoqué lors du sommet de Bruxelles, sans que tous les postes soient pourvus aussitôt.

M. Juncker est par ailleurs soutenu, au grand dam de David Cameron, par les deux principales familles politiques du Parlement, le Parti populaire européen (221 sièges), et le Parti socialiste européen (191 sièges), soit davantage que les 376 voix nécessaires à son élection le 16 juillet. Les deux groupes se sont d’ailleurs mis d’accord mardi pour se partager la présidence de l’hémicycle : elle reviendra d’abord au social-démocrate allemand Martin Schulz pour deux ans et demi, puis à un eurodéputé de la droite européenne. Le nom du Français Alain Lamassoure (UMP) circule, mais la décision ne devrait pas être prise avant 2016.

Philippe Ricard

















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